Assemblées générales annuelles : sont-elles démocratiques?

Afin de célébrer la fin de ce que j’aime appeler "la saison des AGAs" (dans le milieu associatif acadien, plusieurs assemblées générales annuelles sont tenues de la fin mai à la fin juin), j’en profite pour partager quelques idées sur ces instances décisionnelles et sur ce que pourrait être la gouvernance contemporaine des organismes communautaires.
L’Assemblée générale, donc, les membres regroupés (en théorie), est censée être l’instance décisionnelle la plus haute d’un organisme communautaire. Coooool. Et full démocratie et whatnot.
Le problème se présente lors des rencontres en personne que constituent les assemblées générales annuelles. Pour s’y rendre, il faut souvent défrayer des coûts. Dans le milieu que je connais, au Nouveau-Brunswick (Canada), les membres de associations provinciales doivent voyager pour se rendre aux AGAs. Donc, habituellement, les membres défraient des coûts de voyage et un coût de participation à l’AGA (dont l’organisation se sert habituellement pour défrayer une partie des coûts de l’événement, principalement la nourriture et parfois la location des salles et les honoraires de conférencières/conférenciers).
Dans certains cas, les organisations offrent une participation gratuite et paient même les frais de voyage de leurs membres ou d’une certaine partie de leur membership. Je pense certainement que c’est une pratique favorable. Si ce n’est pas fait, la légitimité de qui participe peut toujours être remise en question. À mon avis, une AGA qui demande un déplacement mais n’aide pas ses membres à les défrayer ou autrement à s’y rendre est automatiquement élitiste.
Même avec les frais payés, le problème de qui participe à l’AGA demeure. Pourquoi est-ce que le lieu/le déplacement/la géographie devrait empêcher des membres de participer à l’instance décisionnelle la plus haute ? Et, puisqu’on y est, pourquoi est-ce que cette instance devrait seulement prendre des décisions une fois par année? Nos modèles de gouvernance sont encore inspirés de l’ère où la seule façon de se parler était en personne. À quand l’évolution de ces modèles ?
Je pense qu’il est temps de penser à des solutions technologiques pour permettre à un plus grand nombre de personnes de participer et de participer plus souvent aux processus décisionnels de nos organisations publiques, y compris les organismes communautaires.
Plusieurs moyens existent déjà. Lorsque j’étais directrice générale du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick, un moyen très simple que j’avais utilisé pour élargir le cercle des preneuses de décision était l’usage d’un sondage électronique aux membres sur les priorités (SurveyMonkey). Les résultats du sondage ont ensuite été présentés à l’AGA. Plus de membres avaient participé au sondage qu’il y avait de personnes présentes à l’AGA. Les résultats du sondage ont donc eu beaucoup de poids dans les discussions cette année-là.
Quels autres moyens pourraient être pris, selon vous, pour démocratiser les assemblées générales annuelles ?